Alors que le géant Huawei dévoile son nouveau processeur ARM dit le plus puissant jamais fabriqué, un nouveau souffle est donné aux objets connectés, aux capteurs de toute sorte et à l’Internet des objets. Dans cet écosystème, un paradigme relativement peu connu prend rapidement de l’importance : le edge computing. Qu’en est-il de ce nouveau joueur qui pourrait bien changer le fonctionnement de nos appareils intelligents ?
L’infonuagique consiste en l’exploitation de la puissance du calcul et du stockage de serveurs éloignés. Cette manière de faire est très pratique pour plusieurs raisons. Les serveurs étant loués, une plus grande souplesse est donnée aux utilisateurs, qui peuvent payer selon leur utilisation au lieu d’investir massivement pour être propriétaire de serveurs. Par exemple, dans le cas de l’intelligence artificielle, le calcul peut être gagnant si l’on cherche à tester rapidement une solution algorithmique à faible coût sans sacrifier la puissance de calcul.
Au cœur du principe est une informatique à la fois dématérialisée et centralisée. La distance donne une impression de virtualité, bien que les serveurs existent bel et bien. De plus, la convergence des différents clients et appareils vers un même endroit signifie que tous les chemins mènent au serveur ; la centralisation est ainsi une caractéristique propre à l’infonuagique.
Comme toute chose, il existe un revers à la médaille. Le recours généralisé à l’infonuagique peut amener, selon certains, des soucis d’exposition à des cyberattaques et des fuites, des problèmes de dépendance quant à la qualité du réseau ainsi que des répercussions environnementales alarmantes. À cet égard, le fameux Bitcoin n’est que la partie visible de l’iceberg. C’est précisément ces problèmes que le edge computing cherche à pallier.
Le egde computing est un réseau de micro-centres de données qui traitent et stockent localement les informations. Le concept a toute sa pertinence dans le contexte de l’Internet des objets, où les transferts de données se font à une forte vélocité ainsi que dans un large volume. Au lieu de tout envoyer en lots à un serveur lointain – le nuage -, la plupart des données sont traitées localement, réduisant les flux de données. Seulement une petite portion finit par transiter par le centre de données.
Le edge computing présente plusieurs avantages. Un avantage est que les périphériques peuvent bien fonctionner malgré une connectivité médiocre. Il n’est pas nécessaire qu’ils soient connectés en permanence à un nuage central. Un autre avantage qui en découle est la plus grande rapidité et la minimisation du phénomène de latence. Dans certains contextes comme la finance ou les voitures autonomes, même des millisecondes peuvent être d’une importance radicale. Enfin, notons aussi les potentielles économies d’énergie qui pourraient en résulter. Bien que beaucoup de recherche reste à faire, il est clair que l’idée d’une gestion plus efficiente des flux de données peut avoir un impact considérable. À l’échelle de 50 milliards d’appareils qui pourraient être connectés en 2020, chaque gain énergétique a une incidence importante.
Plusieurs joueurs sont conscients des règles du jeu demain. 18 organisations ont signé un accord de coopération pour former un consortium européen sur le edge computing. Parmi les co-signataires, ARM lui-même, IBM, Intel et même … Bombardier ! De sa part, Microsoft Azure a annoncé instituer la nouvelle ère de l’infonuagique intelligent. Le edge intelligent y a une place de choix.
Bien qu’il s’agisse d’une technologie émergente, le edge computing a un potentiel énorme. Avec de gros joueurs entamant la marche, il y a fort à parier que l’intégration de ce nouveau paradigme sera une composante de la transformation numérique de demain. Soyez prêts !