Marie-Claude Élie travaille pour Google à Montréal depuis 7 ans. Elle a non seulement assisté à l’impact de la société californienne sur les TIC, elle a aussi pu constater comment l’entreprise s’est elle-même transformée pour être de plus en plus inclusive. Voici cinq conseils qu’elle partage aux entreprises québécoises des TI qui souhaitent faire de même.
Être transparent
Google n’est pas le plus imposant des géants américains de la techno, ne comptant que 85 000 employés. C’est beaucoup moins qu’Amazon (566 000), et moins qu’Apple (123 000), mais quand même : ça ne signifie pas qu’elle peut changer sa façon de gérer ses ressources humaines d’un claquement de doigts. Pour y arriver, elle a donc ajouté une section à son site web (google.com/diversity) détaillant sa philosophie à cet égard. «On a commencé à publier des données démographiques à propos de nos employés en 2015», explique Marie-Claude Élie. «Quand une société comme Google fait des efforts en faveur d’une plus grande diversité, c’est gros». L’entreprise compte sur une vice-présidente attitrée exclusivement à l’embauche de femmes et de gens de différentes origines ethniques, qui publie un rapport annuel chiffrant ses efforts. Rien ne motive plus une entreprise à atteindre ses objectifs que de partager ces objectifs avec le public….Parler c’est bien, agir c’est mieux
«On parle du manque de femmes dans les TIC depuis des années, mais alors que beaucoup en parlent, très peu ne bougent. Pour que ça change, il faut agir», ajoute Mme Élie, qui détaille les différentes initiatives mises de l’avant par son employeur qui vont bien au-delà de ses propres besoins immédiats : notamment, son rôle dans Code MTL, un projet de littératie numérique de la Commission scolaire de Montréal qui vise à faire tomber les stéréotypes du secteur informatique. «On tente d’intéresser les filles en changeant la perception qu’elles ont des professions en informatique.» La place des femmes en TIC est à la fois un problème et une solution, puisqu’en accroissant leur place dans les TIC au Québec (elles ne comptent que pour 20% de la main-d’œuvre totale du secteur, selon le Diagnostic sectoriel 2018 de TECHNOCompétences), on aide aussi à résorber les enjeux liés à la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur.Changer la culture interne et externe
«La culture générale explique en partie pourquoi les garçons sont attirés par les sciences. Star Wars en a attiré plusieurs vers les TIC», constate la porte-parole de Google à Montréal. Non seulement c’est vrai, mais cet impact de la culture populaire sur le choix de carrière s’applique également du côté des femmes. Une étude parue en avril dernier indique que les téléspectatrices incapables de décrocher de la série The X-Files, diffusée par la chaîne américaine Fox de 1993 à 2002, étaient 50% plus susceptibles d’appliquer pour un emploi dans un secteur lié aux sciences, à la technologie, au génie ou aux mathématiques par la suite, que celles qui ne regardaient pas cette série. «L’héroïne de la série, une scientifique très compétente, a forcé une génération de femmes à imaginer de nouveaux choix de carrière. On a spéculé sur cette question pendant 20 ans. Cette recherche est la première à confirmer cet effet», résument les auteurs de l’étude, commanditée par le Geena Davis Institute on Gender in Media.Recruter autrement
«À un moment donné, la direction de Google s’est aperçue qu’elle recrutait à peu près toujours auprès des mêmes universités», ajoute Marie-Claude Élie. Un facteur anodin qui n’aide pas à diversifier la main-d’œuvre de l’entreprise, cela va sans dire. Google a donc revu son approche afin d’élargir son bassin de main-d’œuvre. Elle a créé la Google Academy, un programme qui visite diverses régions du continent (dont celles du Québec, comme les Cantons-de-l’Est, prochainement) afin d’approcher les communautés plus éloignées de ce qu’on pourrait appeler les grands centres technologiques. Google n’est pas seule à procéder de la sorte : du côté du multimédia, l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a aussi mis en place un plan d’expansion régionale qui l’a mené à ouvrir des bureaux à Saguenay, ainsi qu’à Sherbrooke.Opter pour la «coopétition»
Google ne se considère pas comme une entreprise parfaite, mais souhaite devenir exemplaire en matière d’embauche. «On reconnait qu’on peut faire des erreurs, mais l’idée est d’apprendre de ces erreurs, et pas seulement chez nous», dit Mme Élie. «Des fois, l’erreur provient d’une partialité cognitive dont on n’a pas conscience. On organise des réunions internes afin de faire tomber ces biais.» De la même façon, partager de l’information entre entreprises d’un même secteur peut avoir des bénéfices pour tous, puisque ça aide justement à prendre conscience de ces idées préconçues dont on ne réalise pas toujours l’influence sur les décisions d’affaires. Des compétiteurs peuvent ainsi coopérer, devenant, de fait, des «coopétiteurs» face à cet enjeu qu’est la sous-représentation des femmes dans l’industrie des technologies de l’information et des communications (TIC). Google, qui invite ses employés à consacrer 20% de leur temps à des projets personnels, les encourage à utiliser ce temps afin de trouver des solutions aux enjeux de diversité du secteur. Votre entreprise peut aussi contribuer à ce changement. Elle en bénéficiera, en plus d’aider une génération de nouvelles professionnelles à prendre leur place au sein d’une industrie des TIC qui a grandement besoin de leur présence pour répondre à ses propres défis… Pour en savoir plus sur la situation des femmes en TI, allez lire notre Diagnostic sectoriel, qui en dresse un portrait exhaustif.Loi 25, jusqu’où ces changements nous mèneront-ils ?
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